Une hausse des refus de prêts immobiliers
De nombreux professionnels de l’immobilier, notamment les agents et les courtiers, s’insurgent contre ces recommandations qui viennent selon eux freiner la reprise du marché, après deux mois d’inactivité. Selon eux, le taux de refus de crédits immobiliers a nettement augmenté, passant de 6,6 % à la mi-juin contre 5,4 % il y a un an.
Le plafonnement de la durée des prêts à 25 ans et le taux d’effort fixé à 33 % excluent les ménages modestes, ainsi que les investisseurs qui possèdent déjà un crédit immobilier. Même les banques se retrouvent pénalisées, avec un taux d’usure au plus bas : au mois d’avril, le taux maximal légal pour un crédit accordé sur 20 ans a été abaissé de 0,10 %, pour atteindre 2,51 %. Il avait déjà été abaissé de 0,16 % en janvier pour les prêts financés sur 20 ans et plus.
Les banques appliquent les recommandations du HCSF et ciblent actuellement les ménages en CDI, avec de bons revenus, un apport important et s’assurent qu’ils conservent, après projet, une épargne suffisamment importante en cas de coup dur, pouvant représenter jusqu’à 6 mensualités. Elles sont également attentives aux biens financés : elles privilégient ceux qui ne sont pas susceptibles de perdre de la valeur, afin que les acheteurs contraints de revendre n’aient pas à rembourser un crédit d’un montant plus élevé que le bien lui-même.
Des recommandations qui pourraient s’assouplir
Actuellement, le HCSF accorde aux établissements bancaires une marge de flexibilité fixée à 15 % des dossiers. Les trois quarts des dossiers susceptibles de bénéficier de cette souplesse, et de ne pas respecter strictement les critères de durée de prêt et de taux d’endettement, sont réservés aux personnes qui achètent une résidence principale et aux primo-acquéreurs.
Une souplesse jugée insuffisante par certains professionnels de l’immobilier, qui estime qu’elle ne permet pas d’accorder de crédit immobilier à des ménages qui certes, dépassent un peu le taux d’endettement de 33 %, mais disposent malgré tout d’un reste à vivre suffisant.
Si le HCSF souhaite, grâce à ces recommandations, éviter un risque de surendettement des ménages et des difficultés pour les banques, il ne ferme toutefois pas la porte à des aménagements dans les mois à venir et indique qu’il « continuera à suivre attentivement les développements du marché immobilier au regard de l’évolution de la conjoncture économique. »