Le 5 juillet, l’euro est tombé à son plus bas niveau depuis 2002 face au dollar, passant sous le seuil de 1,01 dollar. Cette quasi-parité des deux monnaies pose de nouvelles difficultés aux entreprises, notamment aux plus petites. Zoom sur les conséquences de la dépréciation de l’euro.
Chute de l’euro face au dollar : des causes multiples
Déjà confrontées à de nombreuses difficultés, les entreprises doivent désormais faire face à la chute de l’euro face au dollar. Le 5 juillet, les deux monnaies étaient presque paritaires : l’euro passait sous le seuil de 1,01 dollar, soit son niveau le plus bas depuis 20 ans.
Cette chute de l’euro s’explique par plusieurs facteurs, à commencer par les politiques monétaires divergentes de la Banque centrale européenne et de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed). Si la Fed a relevé ses taux d’intérêt, ce n’est pas le cas de la BCE qui applique toujours des taux négatifs, entraînant une rémunération de l’euro inférieure à celle du dollar.
Autre facteur expliquant la dépréciation de l’euro : la guerre en Ukraine, et son impact sur la flambée des prix du pétrole, du gaz et de l’électricité.
Pour certaines entreprises, comme les entreprises du secteur du luxe qui exportent des produits manufacturés, ou celles qui exportent des services libellés en dollars, la faiblesse de l’euro est un avantage.
Mais pour la majorité des entreprises, la chute de l’euro face au dollar va avoir un impact sur les importations, notamment sur les importations de composants électroniques et de matières premières.
Les difficultés pour les entreprises et le risque inflationniste
Toutefois, les conséquences de la dépréciation de l’euro ne devraient pas être mesurables avant au moins 6 mois, les factures à payer actuellement étant couvertes contre le risque de change depuis 6 à 18 mois.
Les grandes entreprises disposent de divers instruments pour se protéger du risque de change, mais ce n’est généralement pas le cas des petites et moyennes entreprises, qui ont également moins de marge de manœuvre pour répercuter sur leurs prix de vente les hausses de coûts.
Cependant, si la situation perdure, le risque d’assister à une hausse de l’inflation est réel, puisque les entreprises n’auront d’autre choix que d’augmenter leurs prix de vente pour survivre. Selon la recherche économique du groupe Allianz, si l’euro se maintient à un niveau aussi bas face au dollar, on pourrait enregistrer au bout d’un an 0,8 point d’inflation supplémentaire.